jeudi 21 janvier 2010

Astrophotographie

Suite à quelques lectures intéressantes je comptais écrire un billet afin de consigner mes nouveaux apprentissage sur le sujet. Je comptais le faire après avoir vérifié par la pratique la théorie mais une question de Thomas m'a finalement décidé à consigner la pratique ici même. Voici sa question:
Comment est-ce que tu traites le bruit dans tes photos ? Comme le capteur de l'appareil photo chauffe un max pendant la prise de vue, ça induit un gros bruitage sur les clichés. Mais la "forme" du bruit est relativement constante d'une prise de vue à l'autre, donc l'idéal est de réaliser une prise de vue avec objectif bouché - donc une photo noire sur laquelle n'apparaîtra que le bruit numérique. Ensuite, tu soustraits cette image bruitée à la prise de vue normale. Est-ce que c'est comme cela que tu procèdes ? Ca serait intéressant d'en lire plus à ce sujet en tout cas :-)
La théorie dit que pour un pixel acquis, il se combine trois composantes soit pour un pixel en x,y donné que l'on nomme (Q(x,y)) (en prenant l'image ci-dessous comme origine)

  • La composante lumineuse proprement dite de l'objet vu (P(x,y))
  • La composante correspondant à la sensibilité de la cellule du capteur générant le pixel (la cellule CCD par exemple), on peut y inclure les «pixels morts» (R(x,y))
  • La composante générale du capteur (toutes cellules confondues) que l'on appelle courant de Dark (D)
Comme nous le montre la décomposition de l'image suivante :
On a donc une équation de type
Q(x,y) = P(x,y) + R(x,y) + D




Ce que l'on cherche a obtenir en astrophotographie c'est la première composante P(x,y) que l'on cherche a avoir. L'image acquise est donc l'ajout de trois images effectives : l'image de l'objet, celle de la sensibilité des différents capteurs et enfin de manière uniforme, celle du courant de Dark.

Pour obtenir le courant de Dark une seule mesure est nécessaire : Il faut prendre une photographie avec un temps de pause égal à 0.
Pour obtenir la valeur R(x,y), il est nécessaire de prendre en début de séance une photo d'une surface uniforme au niveau colorimétrique (par exemple, une zone blanche). Cette photo nous permettra de mesurer les différences de sensibilités des cellules et donc de soustraire ces informations des valeurs de Q(x,y).

Ainsi, pour une caméra donnée, il faudra d'abord avoir la valeur du courant de Dark, qui en théorie est prise une fois pour toute. Ensuite, pour chaque objet photographiée en séance, il sera nécessaire de mesurer les écarts de sensibilité du capteur (cela peut varier en fonction de la température par exemple). Ensuite il suffira d'utiliser un logiciel adapté 1, 2 pour effectuer les soustractions nécessaires sur l'image originale (ajout d'un calque que l'on soustrait).

Je pense, et c'est hors théorie qu'il faut ensuite redistribuer l'histogramme de la photo en post-traitement afin d'obtenir les détails qui ne seraient pas visibles.

Prochain rendez-vous : la pratique, mais aussi, comment mettre en œuvre un système de prise d'image... Bref tout un programme!

2 commentaires:

thierry paris a dit…

juste une précision:
la description que tu donnes du dark ... et celle de l'offset.
L'offset est le bruit issu de l'électronique, indépendant du temps de pose, mais pas de l'ISO.
Il doit donc être fait (au 1/4000ème) avant la séance pour chaque ISO utilisé.

Le dark, en revanche est le bruit thermique lié au temps de pose. En théorie, si l'on prends une photo en 120s, on devrait faire juste après un dark de durée équivalente.
En pratique,
- on peut additionner des darks de durée moindre (2x60, 4x30 ...)
- si l'on a décidé d'un temps de pose identique pour toute la nuit d'observation, on ne fait un dark que quand les conditions de température extérieures évoluent: faire un dark de 60s à 20°C ou à 0°C ne donne pas le même bruit.

Jean-Christophe Arnu a dit…

Merci pour ces précisions. Je pense que je vais modifier cet article afin de les intégrer!